Hier à Stonehenge
de Maryline Durand (2005)
Hier à Stonehenge
de Maryline Durand (2005)
Paiement par chèque à l'adresse suivante:
Entre Ciel et Terre, Maryline Durand,
Lieu-dit Viguié, 82150 VALEILLES, France
Je vous remercie !
Maryline
L’auteur se permet d’avertir les lecteurs et les éditeurs que toutes les informations historiques sur la civilisation celtique sont véridiques même si elles peuvent sembler fantaisistes voire farfelues.
Elles sont tirées de l’ouvrage de Jean-Louis Bruneaux:« Les religions celtiques: rituels celtiques de la Gaule Indépendante »
En particulier l’épisode invraisemblable où une tribu gauloise entière s’est noyée en voulant combattre la mer; ou encore ces mœurs qui peuvent nous apparaître ridicules d’insulter son adversaire avant le combat.
La place du Verbe, sachez-le, possédait une valeur sacrée d’invocation divine, pouvoir des mots souvent méconnu aujourd’hui, pouvoir destructeur ou créateur au choix de celui qui les profère. Le verbe représentait déjà la grande force du peuple gaulois.
Une éditrice peu érudite m’a reproché un jour cette « fantaisie » prise avec l’histoire, invoquant ce prétexte pour refuser mon texte. Je voudrai lui dire aujourd’hui que les choses les plus incroyables ne s’inventent pas, que le monde va souvent plus loin dans l’absurde que l’imagination la plus débridée d’un écrivain brillant.
Avec le recul, ce texte m’est apparu plus créatif encore que dans mon souvenir, vue l’ignorance spirituelle totale dans laquelle je me trouvais alors.
Je vous souhaite une bonne lecture, puisse cette romance inventée vous inciter à vous poser quelques questions essentielles …
Maryline Durand.
Sommaire:
1ère partie:
Chapitre 1: Le brouillard.
Chapitre 2: Le ciel.
Chapitre 3: Le silence
Chapitre 4: L’ombre.
Chapitre 5: L’Histoire.
Chapitre 6: L’illusion.
2ème partie:
Chapitre 7: Résonance.
Chapitre 8: Matière.
Chapitre 9: Rêve.
Chapitre 10: Sagesse.
Chapitre 11: Amour
Chapitre 12: Karma
3ème partie:
Chapitre 13: Vibrations
Chapitre 14: Dualité
Chapitre 15: Ancrage
Chapitre 16: Unité
* * *
Première partie
Chapitre premier
Le brouillard
Un jour incertain, indéterminé, hypothétique, elle décida de partir, pour rien, pour partir. Elle prit son sac à main, quelques biscuits, une pomme, son vieux cahier et elle se prépara à partir. Petit maquillage léger, dents propres, foulard fétiche, elle était parfaitement prête.
Prête à partir. Sans raison. Juste pour partir.
Prête à vivre ce jour incertain, indéterminé et hypothétique.
Pourquoi faudrait-il toujours rester ?
Rester sur place, immobile, figée, incrustée, enracinée... incinérée ?
Pourquoi faudrait-il s'implanter dans un espace déterminé ?
Marquer son territoire, répandre son odeur dans les quatre coins, creuser sa tombe assez profonde, pour le jour où ... Un trou bien rectangulaire dans un petit jardin carré bien propret, ratissé, émietté, désherbé.
Elle se refusait à envisager déjà cette éventualité comme un but.
Elle ne voulait pas être un félin qui définit l’espace privé dont il est le souverain, ni un arbre empêtré dans ses tentacules, encore moins un cadavre immobile et glacé pour l‘éternité.
Elle voulait vivre. Elle voulait sentir la liberté lui éventer les cheveux. Elle voulait éprouver ces picotements qui lui intimaient de gambader comme une gazelle. Sectionner tous ces liens qui la retenaient à un bout de terre ou de souvenirs. Abandonner tout ce que édifiait sa vie d'aujourd'hui. Vivre les affres et les ivresses de l’Abandon. Afin que vive ce sentiment de l’abandon, afin de le sentir et de l’expérimenter. L’abandonner lui ? Ou être abandonnée par lui ?
Pourquoi l'abandon serait-il un problème ?
Pourquoi l'abandon serait-il définitif ?
Pourquoi la fin existerait-elle ? La fin de quoi ?
Elle ne voulait croire ni à la fin ni à l'abandon. Pourtant cette idée s’insinuait chaque instant toujours un peu plus dans son âme, tel un voile qui empêche la lumière de s’infiltrer.
L’abandon de l‘enfant par sa mère dès qu‘il se permet de devenir trop volumineux pour l‘utérus, telle une fondation. Lui, n’était pas un enfant. L’abandon de l‘enfant par sa mère dès qu‘il se permet de devenir trop volumineux pour l‘utérus, telle une illusion.
Nul n’abandonne son enfant, sans s‘amputer soi-même. Nul n'abandonne son bras ou sa jambe. Nul n'abandonne jamais que ce qui n'est pas soi. Elle n’avait pas d’enfant. Pas encore.
Alors elle décida de partir. Le départ, finalement, c'est un état d'esprit, un abandon provisoire, un visage de la liberté, un changement de décors, un passage entre deux mondes.
Ce matin-là, elle commença à s'entraîner à partir. Pas pour tout plaquer, pas pour se dire qu'elle ne supportait plus la vie qu’elle menait. Elle aimait sa vie. Elle l’aimait lui. Elle ne voulait pas fuir sa vie. Elle ne voulait pas le fuir. Juste une pause. Une intuition.
Plutôt un mode de vie, une manière d'appréhension du monde, une tentative d'apprivoiser la vie, un apprentissage de l‘espace infini de l‘univers ... Elle aurait voulu partir avec lui. Arpenter la route, suivre un chemin, avancer, s‘élancer debout sur cette Terre. Lui semblait figé, enraciné, fossilisé, vitrifié, pétrifié.
Ce matin-là, Aimée partit, sans savoir où. Elle conduisait sa vieille voiture, une ancienne Peugeot 205 rouge, sans but. La brume enveloppait la vallée du Petit Morin, flottait un air de forêt de Brocéliande, de jungle camerounaise d'où pourraient surgir quelques gorilles ... Aimée avait le coeur en fête, l’enthousiasme au bord des lèvres, les méninges dans le brouillard, le sentiment de planer sur de l'ouate. Une euphorie fréquente, qui ne disparaissait que pour laisser place à une fébrilité angoissée d’où pouvaient prendre racine quelques crises …
La voiture prit la petite route goudronnée qui monte dans le sous-bois vers le plateau séparant la vallée du Petit Morin de celle de la Marne. Saint-Cyr, Bussières... Un tunnel végétal. Des deux cotés de la route, les branches des chênes et des érables se penchent et se rejoignent dans la canopée. Puis au détour de l’ombre protectrice, vous surgissez en pleine lumière. La longue ascension vers le plateau s’achève. Le soleil aveugle vos yeux acclimatés à l’ombre verte. À perte de vue, les champs cultivés de la Brie s’étendent, s’étirent.
Ce jour-là, le soleil illuminait le colza et le maïs, colorant d’une joie dorée la nature avide des derniers rayons de chaleur. Les feuilles des arbres s’apprêtaient à s'assombrir en ce début d'automne, mélange de vieux rouge et de vert sombre.
Aimée partait, sans savoir où, en direction de Château-Thierry; elle savourait cette route qui s’engouffre dans la vallée de la Marne et sillonne les premiers coteaux de la Champagne.
Aimée avait toujours eu des difficultés à partir. Toujours en retard. Toujours difficile de s’arracher, de s’extirper d’un endroit chaud, douillet, sans surprise, sans risque.
Elle mettait ce trait casanier de sa personnalité sur le dos de sa maladie. Le prétexte, sa maladie. SGT. Tout est la faute à Gilles, c’était bien connu. Syndrome Gilles de Tourette. Sa vie entière avait tourné autour de ces trois mots pendant tant d’années.
Vers quatre ans, elle avait été qualifiée d’enfant agressive: ses parents, c’est-ce qu’ils disaient, avaient tout essayé, les nourrices, la douceur, la crèche, l’autorité, l’école, le chantage, la cantine, l’isolement, les punitions, les colonies de vacances, rien à faire, Aimée les insultait copieusement, elle hurlait, piquait des crises, à la maison, à l’école, à la garderie, chez sa grand-mère, ses tantes, dans les magasins, les salles d’attentes, les parcs d’attraction, les hôpitaux, les cimetières... Aucun moment n’était épargné.
On disait « C’est l’âge »; mais non, l’âge passait et l’agressivité perdurait. Puis la comparaison avec sa sœur. La présence de sa sœur cadette âgée d’un an de moins. Sa sœur si gentille si douce si hypocrite. Sa sœur dont la présence décuplait le nombre et l’intensité des crises. Étrangement, personne n’avait noté la coïncidence.
Enfin, sept ans plus tard, elle avait été diagnostiquée. SGT. Syndrome Gilles de Tourette. Coprolalie: « émission involontaire de mots obscènes et vulgaires ». Soulagement, détente des parents. Ce n’était pas de leur faute, la petite était malade. Voilà pourquoi elle les insultait. Finie la culpabilité de leur incapacité éducative. La pression était retombée mais le malaise s’était installé. Entre eux. Entre Aimée et sa famille. Entre Aimée et les autres.
La maladie persistait. À la moindre contrariété, Aimée continuait à insulter ses proches, sa sœur, sa mère, son père, sa maîtresse, ses camarades, les voisins, les médecins, les dentistes, les nourrices, les dames de service, les amis. Ne faites pas attention, elle est malade ! La famille d’Aimée n’avait plus d’amis depuis longtemps. Ils n’étaient jamais sortis en famille. Les parents sortaient seuls, laissant Aimée et sa sœur aux soins de la dernière baby-sitter qui acceptait de faire insulter à prix fort. Elles en avaient vu défiler des baby-sitter, de toutes les couleurs, de tous les âges, de tous les styles. L’une d’elle avait résisté plus longtemps que les autres. Normal, elle ne quittait pas son walkman, dont elle montait le son au maximum afin de ne pas entendre les cris, les pleurs et les insultes des deux petites.
Car Sandra, sa sœur, jetait de l’huile sur le feu dans ces cas-là, se réjouissant comme devant un feu d’artifice, des explosions de son aînée. Puis un jour, au cours d’une crise particulièrement violente, Aimée lui avait arraché son walkman et l’avait piétiné. Les parents avaient eu honte. Mais ils étaient habitués à la honte. Au revoir et merci. Il coûtait combien le walkman ? Tenez voilà, je crois qu’il y a le compte.
Heureusement, dans son isolement, Aimée lisait et relisait « Les fées » de Charles Perrault, rêvant un jour de cracher des perles et des diamants comme l’héroïne du conte, et craignant que ne sortent de sa bouche, aux cotés des insultes, des vipères et des crapauds.
Au cours de l’adolescence, les médecins la droguèrent, afin qu‘elle cesse de d‘agiter et d‘attaquer. Assurément, la petite était devenue calme, presque un légume, une courgette, une citrouille ou une coloquinte parfois avec des pustule selon la période des menstruations… Un cucurbitacée à l‘évidence ! Elle avait grossi à cette époque. Elle avait enflé telle une courge trop mure dans un pays humide. Tandis qu’Aimée s’étalait dans l’espace physique autour de son propre corps, sa sœur avait insidieusement empiété sur le territoire spatial domestique en toute tranquillité: la maison de ses parents, désormais, regorgeait d’individus, tous plus « corrects « les uns que les autres, des clones de l’univers aseptisé de cette sœur si différente. La maison des parents, ou la maison de la petite sœur ? On ne savait plus très bien. Peu importe, on lui pardonnait tout à la petite sœur ! La pauvre, elle avait tellement souffert pendant l’enfance à cause de cette sœur aînée atteinte du SGT ! Sauf que tout le monde ignorait que la perfide Sandra pourrissait la vie de son aînée depuis toujours. D’un naturel mielleux et manipulateur, la petite Sandra avait toujours cherché à vampiriser sa sœur, subtilisant les affaires d’Aimée, la copiant évidemment pour mieux la surpasser, l’attaquant en cachette, et présentant un visage d’ange innocent devant les adultes. Pendant plusieurs années, Aimée, droite et franche, n’avait pas su se défendre, inhibée, désarmée par les mensonges. Elle acceptait les brimades et les hypocrisies de sa sœur placidement. Elle prenait sur elle avant même de savoir parler.
Mais peu à peu elle avait constaté que sa petite sœur était la préférée, toujours bien vue, tellement gentille. Seule Aimée était punie, rabaissée, stigmatisée. Normal, en tant qu’aînée. Quand les premières crises apparurent, à l’entrée à l’école maternelle, cette distribution des rôles s’accentua. Aimée méchante, difficile, indomptable; Sandra normale, sociable, intégrée, tellement facile à élever. Schéma puéril qui persistait au-delà des années.
La violence soudaine et extrême des crises terrifiait tous ceux qui l‘approchaient. Aucun signe avant coureur. La petite semblait tranquille, on entendait les mouches voler et les oiseaux gazouiller, puis subitement les cris, les insultes, les coups, les crachats, les objets projetés, l’automutilation : elle découpait ses vêtements, s‘enfonçait des aiguilles dans les mains, se cognait la tête sur les murs, quand elle ne s’en prenait pas aux autres !
Vers six ans, la confusion s’empara de ses discours pendant les crises, on comprenait de moins en moins ce qu’elle disait, il semblait qu’elle avait inventé un langage. Des insultes évidemment, vu le ton et les grimaces qui accompagnaient ce qu’elle proférait. Pourtant, Aimée comprenait ce qui lui sortait de la bouche, une langue précise, éloquente, expressive … qu’elle seule connaissait !
Très vite, Aimée se sentit en territoire ennemi avec sa famille. Ses parents devinrent des étrangers, à moins qu’ils ne furent jamais autre chose, elle n’en avait aucun souvenir. A la fin de l’adolescence, elle avait cessé de grossir. En réalité, elle se goinfrait toujours autant, mais elle avait appris à se faire vomir en cas d’excès. Avec une petite cuillère qu’elle s’enfonçait au fond de la gorge. Un jour, elle avait failli l’avaler. Elle l’avait à moitié avalé, la cuillère était restée coincée, on l’avait transporté à l’hôpital, ils avaient repêché la petite cuillère, ils croyaient qu’elle voulait se suicider, à la petite cuillère ! Mais non, elle n’avait jamais voulu se suicider, elle ne supportait pas le sang. Ni la mort propre d’ailleurs. Elle leur avait dit, mais tous la regardait avec effarement.
Puis ils avaient découvert le pot aux roses, elle se faisait vomir, c’est ce qui la dérangeait le plus. Son secret de beauté, son intimité. Elle avait honte comme s’ils l’avait surprise en train de se masturber. Mais Aimée ne se masturbait pas, elle n’avait même pas idée de l’existence d’une telle pratique, Aimée se faisait vomir. En plus, comble du malaise, ils avaient prévenu les parents. L’histoire avait eu lieu au lycée, les parents étaient tombés des nues évidemment, comme d’habitude. Ils n’avaient rien remarqué, ils ne la voyaient pas. Il faut dire qu’Aimée savait vomir en silence, la nuit quand tout le monde dormait, ou en faisant couler le bain pour étouffer les sons.
À la suite de l’incident, ils l’avaient envoyé dans une clinique spécialisée pour adolescents. Elle avait repris goût et espoir en la vie. Pour une fois que les parents avaient eu une bonne idée. Elle avait appris à leur en vouloir à eux, ses parents, à cesser de culpabiliser, à se détacher de leur emprise et de leur avis. Elle avait appris à faire des projets et à prendre des décisions pour elle-même et non seulement contre eux ou pour eux. Ainsi, en dépit de leurs conseils et des aléas de sa maladie, elle s’était orientée vers des études de tourisme.
Aimée avait un physique très décoratif maintenant qu’elle était mince, c’est-à-dire depuis qu’elle avait commencé à se faire vomir. Elle avait maigri, elle avait retrouvé un physique assorti à ses dix-huit ans, bref elle était belle. Elle avait eu l’idée de se faire vomir en lisant un magazine. Puisque sa goinfrerie était irrépressible. Un article sur les boulimiques, on y parlait de la caste très spéciale de « celles qui se faisaient vomir ». L’élite des boulimiques finalement, celles qui parvenaient à se passer de l’épaisseur de graisse protectrice qui les coupaient du monde.
Aimée estimait qu’elle s’améliorait puisqu’elle avait désormais le courage d’ affronter le monde sans ces kilos derrière lesquels elle cachait ses formes auparavant. Et puis le courage de vivre quotidiennement cette souffrance de l’action de vomir. Désormais, après le plaisir de la goinfrerie éperdue, il suffisait de se vider dans les toilettes en fourrant deux doigts au fond de la gorge. Il lui arrivait même de se remplir deux fois d’affilée d’aliments tous plus gras et plus sucrés les uns que les autres et d’aller les rendre à un quart d’heure d’intervalle.
Le problème, c’est qu’avec l’habitude, elle parvenait de moins en moins à se faire vomir. Sa gorge était habituée à recevoir les chatouilles de ses deux doigts et elle ne tirait plus au cœur. C’est pour cette raison qu’elle avait du recourir à des objets plus longs, comme des fourchettes ou des cuillères. Et la douleur de l’objet métallique renforçait ce sentiment de punition qu’elle s’infligeait malgré elle. Cette nouvelle pratique, le vomissement systématique l’avait satisfaite sur tous les plans: elle pouvait se remplir sans limites, elle était punie ensuite de tout ce mal qu’elle sentait en elle, et enfin la technique avait été efficace puisqu’en quelques mois, Aimée avait retrouvé la ligne. Elle était devenue effectivement décorative d’un point de vue plastique. Pourtant, le SGT gâchait l’aspect esthétique au niveau auditif. Sans le son, elle était tout à fait présentable; mais lorsque pendant une conversation elle se mettait à insulter ses interlocuteurs, l’ambiance se refroidissait instantanément. Alors elle avait appris des langues étrangères. Beaucoup de langues, afin de brouiller les pistes. Elle parlait l’anglais, l’espagnol, le russe, l’italien, le sanskrit et le japonais.
Pour masquer sa maladie, elle avait mis au point un système: si une crise apparaissait à un moment impromptu, elle se présentait comme d’origine étrangère et un peu émotive. Avec ses reflets blonds et son visage rond aux pommettes saillantes, le rôle de la russe hystérique lui allait à merveille. Dès le début de la crise, elle s’éloignait aussitôt; ce qui amusait les clients plutôt que de les effrayer. Elle provoquait la pitié plutôt que la terreur. Personne ne savait à quel point ces efforts étaient difficiles et épuisants. Pour avoir « l’air normal », Aimée dépensait une énergie colossale.
* * *
Malgré le brouillard, ce matin-là, Aimée roulait un peu vite, toute à son euphorie de son hypothétique départ. Les arbres défilaient de chaque coté de la route, des bois de chênes, de bouleaux, d’érables, de châtaigniers …
Quand elle rencontra, en descendant vers la Vallée de la Marne, près de Nogent l’Artaud, au détour d ‘un virage un peu raide, non pas un gorille dans ces brumes automnales, mais une bête qui n’était pas loin d’être aussi lourde.
Premier départ, Aimée quittait pour la première fois celui qu’elle aimait. Séparation violente, l’expédiant instantanément dans une autre dimension.
Elle percuta un énorme sanglier égaré sur la chaussée, et le voyage commença.
* * *
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